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Titel
Universalaj lingvoj en Svislando: svisa enciklopedio planlingva - Schweizer Plansprache-Lexikon - Encyclopédie suisse des langues planifiées - Enciclopedia svizzera delle lingue pianificate.


Herausgeber
Künzli, Andreas
Erschienen
La Chaux-de-Fonds 2006: Société suisse d’espéranto
Anzahl Seiten
1130 S.
Preis
ISBN
URL
Rezensiert für infoclio.ch und H-Soz-Kult von:
Raoul Cop

Cette encyclopédie de 1130 pages, à la fois synthèse historique et anthologie, retrace l’histoire des langues dites planifiées dans notre pays. Comme elle s’adresse à toute la Suisse et aux espérantistes du monde entier, elle est écrite en plusieurs langues, avec une nette prédominance de l’espéranto.

Des textes en allemand, français, italien, anglais et même romanche composent l’introduction. La partie principale de l’ouvrage traite des divers mouvements linguistiques dans l’ordre de leur apparition en Suisse: volapük (1879), espéranto (1887), ido (1907), occidental-interlingue (1922) et interlingua (1951). Chacune de ces rubriques comporte une présentation générale et des notices, tant biographiques que régionales, le tout rédigé en espéranto, illustré en noir et blanc et accompagné de nombreux textes de nature variée en diverses langues. En complément, on trouve un chapitre sur l’interlinguistique et une initiation à l’espéranto (syntaxe et lexique élémentaire) à l’usage des francophones et des germanophones.

Conçu pour améliorer la compréhension entre les peuples, l’espéranto trouva dans le pays de Neuchâtel un terreau fertile, garant d’un développement aussi précoce que durable. Dès 1887, date de la parution de l’ouvrage de Zamenhof jetant les bases de la langue, quelques habitants des Montagnes embrassèrent la cause. Au Locle, Alfred Paul Dubois (1853-1918), directeur des écoles primaires, et l’enseignant Edouard Ducommun (1865-1951) furent des pionniers. La communauté israélite se montra vite réceptive en raison de son cosmopolitisme et ses réseaux de diffusion favorisèrent l’expansion. A La Chaux-de-Fonds, la famille de Philidor Wolf fut très active. Cet horloger israélite convainquit des coreligionnaires industriels de donner à leurs firmes et à leurs marques des noms en espéranto, dont le caractère neutre, novateur et universel convenait parfaitement à la vocation exportatrice de l’horlogerie. Ainsi naquirent Movado, Rado, Universo et Eterna. Parmi les Neuchâtelois du «Bas» qui s’illustrèrent au sein du mouvement, citons Georges Stroele (professeur, 1879-1943), connu comme critique littéraire, et Jean Wenger (instituteur puis conseiller communal de Neuchâtel, 1881-1960), organisateur influent.

Tous ces personnages et beaucoup d’autres font l’objet d’une notice, de même que le canton de Neuchâtel et La Chaux-de-Fonds, une ville bien connue des milieux espérantistes. Non contente d’avoir été l’un des berceaux du mouvement helvétique, la métropole horlogère abrite deux institutions en rapport avec les langues planifiées: le Centre culturel espérantiste et le Centre de documentation et d’étude sur la langue internationale. Celui-ci, dont le siège se trouve à la Bibliothèque de la Ville, est l’éditeur de l’ouvrage, conjointement avec la Société suisse d’espéranto. Il faut aussi mentionner le rôle déterminant de Claude Gacond, enseignant et érudit, qui a contribué dès les années 1960 à l’essor du mouvement espérantiste et de l’interlinguistique, ainsi qu’à la genèse et à l’animation des institutions chaux-de-fonnières susmentionnées.

Si le livre fait une place de choix à l’espéranto, c’est que cet idiome fut le seul à connaître une diffusion véritablement planétaire tout en se dotant d’une littérature variée. Néanmoins, en dépit de ses grandes qualités (facilité d’apprentissage, richesse, prononciation aisée), cet outil extraordinaire n’a pu accéder au rang de vecteur interethnique privilégié. Les impératifs économiques et politiques primant sur l’intérêt général, aucun pays ne l’enseigne systématiquement en tant que deuxième langue, un rôle dévolu toujours plus à l’anglais.

Le canton de Neuchâtel compte actuellement une centaine d’espérantophones. Bien que cette langue soit l’apanage d’une petite minorité, elle reste extrêmement vivante et perpétue à sa façon l’humanisme cher à la Suisse. A ce double titre, l’histoire des langues planifiées mérite d’être connue, même si le lecteur non initié doit surmonter, ironie du sort, l’une ou l’autre barrière linguistique...

Citation:
Raoul Cop: Compte rendu de: Andreas Künzli (dir.), Universalaj lingvoj en Svislando: svisa enciklopedio planlingva - Schweizer Plansprache-Lexikon - Encyclopédie suisse des langues planifiées - Enciclopedia svizzera delle lingue pianificate, La Chaux-de-Fonds, Société suisse d'esperanto et Centre de documentation et d'étude sur la langue internationale, 2006, 1130 p. Première publication dans: Revue historique neuchâteloise, année 144-1, 2007, p. 293-294.

Redaktion
Veröffentlicht am
20.12.2010
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Die Rezension ist hervorgegangen aus der Kooperation mit infoclio.ch (Redaktionelle Betreuung: Eliane Kurmann und Philippe Rogger). http://www.infoclio.ch/
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